Consultante – SHARPSTONE
Dans un monde dominé par les technologies, le mode de vie “low-tech” gagne du terrain. Il existe de plus en plus d’initiatives autour des low-tech portées, en majorité, par des groupes associatifs, à l’instar du low-tech lab, qui propose de nombreux tutoriels pour construire soi-même des produits du quotidien. Quelques entreprises aussi se développent autour de la low-tech, mais elles restent peu nombreuses.
Il peut être difficile de s’intégrer dans un écosystème qui valorise en général des projets high-tech. Nous vous proposons un guide pour présenter les enjeux et les financements disponibles pour financer son innovation low-tech.
De nos jours, l’innovation technologique est perçue comme l’une des clés de la réussite pour faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre. Cependant, même si elle a déjà pu être vérifiée, cette thèse n’est pas une vérité absolue.
En proposant des produits plus performants, nécessitant moins de matière pour être produits et moins d’énergie pour fonctionner, leur coût baisse, ce qui peut entrainer un effet de rebond. Moins un produit est cher, plus il sera exploité, ce qui peut entrainer des conséquences néfastes. C’est par exemple le cas de l’amélioration des turboréacteurs dans l’aviation qui ont permis le développement de l’aviation low-cost, et donc une hausse du nombre de trajets et par conséquent des émissions de GES (gaz à effet de serre).
C’est aussi le cas des technologies numériques, qui, bien qu’elles facilitent et fluidifient les échanges, induisent des effets systémiques importants. En effet, la consommation d’énergie liée à l’utilisation numérique est aujourd’hui en hausse de 9 % par an et elle atteint 3,7 % du total des émissions mondiales en 2023.
C’est dans ce contexte que, depuis plusieurs années, nous pouvons voir l’émergence du terme low-tech. Les low-tech qualifient des produits mettant en œuvre des technologies simples peu onéreuses, accessibles à tous et facilement réparables. Il s’agit d’une forme d’innovation qui vise à respecter, le plus possible, les principes de la résilience, de l’écologie et de l’économie circulaire.
La définition du terme low-tech reste vaste et peut couvrir différentes réalités plurielles. Par exemple, nous pouvons nous demander si un système numérique peut être qualifié de low-tech ?
Dans le cadre de cet article, nous préférons aborder la low-tech comme l’ont définie Philippe Bihoux et Arthur Keller, à savoir une démarche qui consiste à privilégier, à chaque fois que possible, des techniques sobres et résilientes.
Pour une start-up qui souhaite développer un produit low-tech, faire appel à du crowdfunding (par exemple Tudigo ou Wiseed) est souvent une étape obligatoire.
Les low-tech ont deux avantages majeurs sur ces plateformes : leur simplicité, qui permet aux investisseur de comprendre facilement le produit et sa fonction, ainsi que l’impact écologique et sociétal, auxquels les investisseurs individuels sont plus sensibles. Il existe de nombreuses plateformes de crowdfunding, qui sont répertoriées ici. Bpifrance propose un questionnaire à compléter permettant de trouver la plateforme la plus adaptée pour financer un projet
Les low-tech peuvent également être financées par des investisseurs plus traditionnels tels que des Business Angels (BA) et des fonds d’investissements (VC). Ils accorderont cependant une plus grande importance à la viabilité financière et au retour sur investissement du produit. Parmi les fonds qui ont déjà investi dans les low-tech, nous pouvons compter :
Sur la partie accompagnement, l’ADEME a créé son propre fonds de dotation afin de financer les produits low-tech et faire le lien entre les porteurs de projets, les donateurs, les contributeurs et le public.
Certains incubateurs proposent également un accompagnement spécialisé pour les low-tech tels que :
Sur le plan institutionnel, les plans France 2030, France Relance et French Tech ne font pas mention des low-tech mais des green-tech. Contrairement aux low-tech, les green-tech exploitent les technologies high-tech et tentent de réduire leur impact environnemental.
Même si le terme low-tech n’est pas employé, certaines technologies mises en avant dans ces plans peuvent faire l’objet de démarches low-tech : éco-conception, énergie solaire, énergie thermique, matériaux biosourcés, etc.
Selon le thème du projet, plusieurs organismes peuvent proposer des appels à projets (AAP) dédiés à la low-tech. La majorité de ces AAP sont instruits par l’ADEME. Nous en avons sélectionné deux sur différentes thématiques :
D’autres aides, proposées par Bpifrance, peuvent également venir financer des produits low-tech. Bpifrance propose de nombreux financements non dilutifs correspondants aux différentes phases de développement des startups :
Il est également possible de bénéficier du Crédit d’Impôt Innovation qui permet de récupérer 30% des dépenses engagées pour une démarche d’écoconception liée à un produit. Si vous faites face à des difficultés techniques importantes, le Crédit d’Impôt Recherche peut être envisagé.
En définitive, trouver des financements pour développer un produit low-tech n’est pas mission impossible. Il existe des investisseurs sensibles à cette thématique qui pourront participer à votre projet à impact positif pour la planète. Les institutions publiques proposent également différentes formes de financements compatibles avec les développements low-tech.
Il ne reste plus qu’à vous lancer !
Vous souhaitez en savoir plus sur l’offre SHARPSTONE Advisory, pour vous accompagner dans votre recherche de financement public ?