Sharpstone

Etre accompagné sur l'obtention du statut JEI, PAR SpaceSense

Sami Yacoubi, co-fondateur SpaceSense, revient sur l’accompagnement pour obtenir le statut JEI et l’importance de formaliser la partie technique. Il nous explique comment l’association Advisory & Capital instaure une relation de confiance

Sami Yacoubi

Co-fondateur de SpaceSense

Sara Slimani

Manager SHARPSTONE

Germain Gaschet

Germain Gaschet

Co-fondateur de SHARPSTONE

SpaceTech

2019

12

International

Comment est né SpaceSense ?

Sami/SpaceSense : Jyotsna, mon associée, alors ingénieure en machine learning chez Airbus, travaillait sur deux projets sans aucun lien. Le premier était sur l’identification de toitures en Inde afin de réaliser une étude de marché pour un producteur de tuiles. Le deuxième avait pour but de détecter, pour les assureurs, les inondations. 80% du travail était identique peu importe le cas d’usage. Il fallait donc automatiser ! L’idée de SpaceSense est née.

Nous nous sommes croisés, par hasard, à une conférence de l’agence spatiale européenne. J’étais en fin d’études spécialisées et rédigeais un mémoire sur l’impact des startups spatiales en Europe. Jyotsna cherchait des associés. Nous avions la même vision. Au-delà du sujet technique, il y a un fort enjeu sociétal et environnemental : cette technologie fantastique existe depuis un long moment mais elle est très difficile à utiliser. Elle était surtout développée pour les secteurs militaire et pétrolier. Comment faire pour que les autres entreprises avec moins de moyens puissent utiliser ce type de solutions facilement ? SpaceSense, c’est aussi une volonté de démocratisation et d’accessibilité.

Nous avons commencé à mi-temps, je terminais mon mémoire et elle continuait de travailler chez Airbus. Quelques mois plus tard, nous avons été pris dans l’incubateur Polytechnique ce qui a lancé le sujet à plein temps.

Comme la plupart des ingénieurs, nous nous disons que nous pouvons le faire nous-mêmes. Cependant, cela n’est pas une question de capacité mais une question de temps et d’allocation de ressources.
Sami Yacoubi
SpaceSense

Quels sont selon toi les avantages d’être incubés ?

Sami : Il faut savoir que cela représente un coût pour l’entreprise. Cependant, je pense que c’est utile pour des néo-entrepreneurs d’intégrer un programme d’incubation. Généralement, nous avons une idée de ce que nous voulons faire mais pas de l’ensemble des tâches à exécuter : gestion des subventions, finance, RH, légal et administratif. Il faut apprendre rapidement tous ces sujets et les incubateurs sont utiles pour cela. Ils nous encouragent aussi à analyser le marché, établir le besoin client et chercher notre product market fit.

Une réussite à mettre en avant ?

Sami : Nous avons récemment gagné le concours de pitch de l’Agence Spatiale Européenne, dans la catégorie “analyse d’imagerie satellite” au Congrès international d’astronautique (IAC). C’est le plus grand congrès international dédié au spatial.

Quel était votre besoin lors de votre rencontre avec SHARPSTONE ?

Sami : La rencontre avec SHARPSTONE a eu lieu sur le salon Paris Space Week, au tout début de SpaceSense. Notre startup étant DeepTech, nous avons été, de suite, intéressés. Vous avez été prêts à nous accompagner sur l’obtention du statut JEI en acceptant de prendre 100% du risque jusqu’à la réception de la réponse de l’administration. Nous avons uniquement payé après la validation du statut JEI. Pour nous, cela a fait la différence car nous n’avions pas d’argent à ce moment-là. Je tiens à souligner votre compréhension vis-à-vis des startups et leur mode de fonctionnement.

Sara/SHARPSTONE : Nous étions au tout début de SpaceSense. Il fallait formaliser des éléments à l’écrit, des éléments qui n’étaient pas encore structurés par rapport aux attendus des administrations fiscales et des experts JEI. Nous avons travaillé de manière collaborative pour que cela soit pertinent. Cela nous a permis de comprendre ce qu’ils voulaient faire par la suite et de s’approprier le projet pour l’expliquer clairement dans le dossier.

Sami : Nous n’avions pas identifié la structuration de nos objectifs de développement technique comme besoin. Ils ont finalement beaucoup évolué par rapport à ce que nous avions écrit mais cela nous a permis de les expliquer clairement. Nous n’avions jamais eu le temps de le faire.

Sara : C’est intéressant, même pour nous intellectuellement, de voir comment votre projet évolue techniquement mais aussi commercialement. Il y a de nombreux sujets qui vont guider vos décisions business, techniques; sur votre chemin des verrous de toutes sortes peuvent émerger et vous pousser à aller dans une direction plutôt qu’une autre.

Dis-nous en plus sur l’accompagnement ?

Sami : C’est très agréable dans le sens où Sara fait un accompagnement très dédié. Elle comprend notre dossier. Elle a rédigé les premiers dossiers et a continué à suivre les évolutions. Malgré un sujet difficile à expliquer, elle peut aujourd’hui aller rapidement à l’essentiel sur les nouveautés.

Il a une telle qualité de rédaction que nous avons juste à ajouter les grands axes et vous arrivez ensuite à identifier les points clés que nous essayons de mettre en œuvre en les formulant d’une façon beaucoup plus structurée que nous.

Pourquoi formaliser la partie technique ?

Sami : En tant que startup, nous avons tendance, surtout au début, à aller dans tous les sens. Nous n’avions pas catégorisé tous les travaux sur lesquels nous devions aller et tous les verrous qu’il fallait anticiper. En réalisant ce travail avec Sara, cela a permis de structurer notre réflexion et de voir ce qu’il manquait. Nous avons ainsi mieux géré notre roadmap en identifiant les éléments sur lesquels il fallait mettre plus d’efforts de réflexion et ceux à communiquer auprès de nos parties prenantes : nos investisseurs et nos employés. Nous pouvons même montrer rétrospectivement à ces derniers ce qui a été fait pour qu’ils comprennent comment leurs travaux ont impacté le projet dans sa globalité. En tant que jeune startup, nous n’avons jamais le temps de le faire. C’est pourtant un exercice essentiel et sur lequel nous avons eu un très bon soutien de la part de SHARPSTONE.

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Avais-tu des préjugés sur les cabinets de conseil ?

Sami : Comme la plupart des ingénieurs, nous nous disons que nous pouvons le faire nous-mêmes. Cependant, nous nous rendons compte que cela n’est pas une question de capacité mais une question de temps et d’allocation de ressources. Cela a bien changé mes préjugés vis-à-vis de l’accompagnement. Je me fais harceler par les cabinets qui veulent faire du CIR, de la subvention ou autres, et cela ne joue pas forcément en faveur de votre métier. J’ai changé mon opinion grâce à vous et votre capacité de travail.

J’ai particulièrement apprécié chez vous, votre analyse technique et notre alignement stratégique. Avant de contractualiser, nous avons discuté du projet et du JEI. Il y a donc aussi une sélection du côté de SHARPSTONE. Vous allez vérifier l’intérêt pour nous et la synergie que nous pourrions avoir ensemble avant de faire une proposition. Vous choisissez les projets pour pouvoir accompagner les startups efficacement. Cela se voit aussi dans votre implication par la suite et au-delà de la signature. Avec d’autres, c’est parfois compliqué d’avoir des réponses après la contractualisation. Avec Sara, nous avons toujours une réponse sous 24 à 48h.

Aujourd’hui, il y a un alignement total de nos intérêts. Vous investissez parce que vous croyez en notre projet et l’équipe.
Sami Yacoubi
SpaceSense

Pourquoi avoir choisi SHARPSTONE ?

Sami : Si nous n’avions pas obtenu le statut JEI, nous n’aurions rien eu à payer. Vous aviez suffisamment confiance en vous pour accepter de prendre ce risque. Vous avez tenu vos promesses. Nous l’avons eu sans problème et le dossier était plus développé que ce à quoi je m’attendais. Cela nous a permis de juger la qualité du travail et suite à cela, il nous semblait logique de continuer l’accompagnement pour le CIR.

En quoi l’association Advisory et Capital est un atout ?

Sami : Vous connaissez en détail notre projet. Si je compare à nos autres investisseurs, c’est Sara qui en a vu le plus en termes de technologie et d’avancement. C’est une marque de confiance que nous pouvons mettre en avant auprès des autres. Ceux qui réalisent notre audit technique, veulent investir. Cela prouve notre sérieux. 

C’est aussi une relation différente. Aujourd’hui, il y a un alignement total de nos intérêts. Vous investissez parce que vous croyez en notre projet et l’équipe. Nous sommes dans une démarche saine en termes de business.

Sara : Cela rassure d’avoir pu travailler avec les équipes de SpaceSense. Ce sont des personnes aptes à faire évoluer le projet et à pivoter s’il le faut. Nous avons confiance en eux et en leurs aptitudes d’entrepreneurs. L’équipe fait partie de nos critères d’investissement.

Germain, pourquoi avoir choisi d’investir dans SpaceSense ?

Germain/SHARPSTONE : Il y avait un défi Tech à relever au service d’une promesse à impact. Les images satellites étaient peu exploitées. Pourtant, les données permettent de résoudre des problématiques comme une meilleure connaissance des exploitations agricoles. L’enjeu est de rendre une technologie complexe accessible. L’équipe est internationale, avec un niveau technologique de haut vol !

Quelles sont les prochaines étapes pour SpaceSense ?

Sami : Nous sommes en train de lancer notre commercialisation. Il y a 3 mois, nous avons sorti le produit principal. Nos principaux objectifs seront d’augmenter significativement notre nombre de clients et avoir des retours utilisateurs. Nous lançons également une version gratuite de test afin de démocratiser l’usage et faciliter l’accès à la solution : principalement à destination des étudiants et entrepreneurs qui ont besoin de faire des premiers prototypes.

As-tu des conseils pour des futurs entrepreneurs ?

Sami : S’entourer d’entrepreneurs qui sont soit au même niveau que vous, soit un peu plus avancés. Cela permet de partager les difficultés. L’entrepreneuriat est un chemin semé d’embûches, il y a des énormes hauts et bas. C’est très difficile de gérer ça mentalement, surtout sur la durée. Cette résistance mentale est renforcée quand nous avons la chance de pouvoir discuter avec des entrepreneurs qui passent par les mêmes difficultés. Cela permet de prendre de la distance avec les effets d’annonces de levées de fonds mirobolantes. C’est acceptable d’avancer tranquillement tant qu’il y a du progrès.

Article rédigé par Charlotte Adam–Allais

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