Consultant – SHARPSTONE
L’objectif du sportif de haut niveau est d’être le plus performant possible à l’instant t d’une compétition sans se blesser. A l’approche des prochains Jeux Olympiques, comment la France peut terminer dans le top 5 mondial, et ainsi remplir l’objectif fixé par le Président de la République ? En effet, l’historique des dernières Olympiades ne parle pas réellement en notre faveur : 8ème à Tokyo, 7ème à Rio et à Londres, la France a toujours fini dans le top 10 au XXIème siècle, mais jamais dans le top 5.
Certes, l’augmentation sur ces dernières années du budget du ministère des Sports (passé de 481M€ en 2018 à 1,113 Mrd€ en 2023) devrait permettre d’obtenir de meilleures performances. L’appui du public sera sans doute un autre atout sur lequel pourront s’appuyer les sportifs français pour surperformer. Toutefois, afin de maximiser leurs chances de victoire, les sportifs pourront faire appel à un nouvel allié : la tech, et en particulier l’utilisation de la data.
Comment l’analyse de la data peut permettre de trouver l’équilibre parfait et comment la financer ?
Les enjeux économiques liés à la performance et à la santé des sportifs de haut niveau sont colossaux. Ainsi, les blessures représentent pour les clubs professionnels des pertes financières énormes : le montant s’élève déjà à 1,6Mrd$ par an uniquement pour les clubs de football nord-américains (Blanchard, Palestri, Guer, & Behr, 2018) en comptabilisant les coûts médicaux et le temps de travail perdu. Alors que ce calcul omet les pertes liées aux contre-performances dues à l’absence de sportifs lors d’une compétition et leur perte de valeur sur le marché, ces pertes peuvent représenter une source de manque à gagner importante. Un joueur comme Neymar a par exemple vu sa cote passer de 222M$ à 130M$ à la suite d’une blessure au pied. En équitation, les enjeux financiers liés aux blessures sont également très importants : la cote d’un cheval qu’on entraîne trop et qui se blesse tombe à 0 tandis qu’elle pouvait atteindre plus d’1M€. Pour les fédérations, un athlète qui se blesse, c’est une carrière qui s’arrête et des milliers d’euros investis qui sont perdus. A l’inverse, Lebron James dépense plus d’1M$ par an pour maintenir son corps en forme et perdurer au plus haut niveau.
Le repérage de talents est devenu un enjeu crucial pour les clubs et les fédérations, qui sont prêtes à financer leur formation, leurs études, leur logement… La data joue un rôle crucial dans la détection par l’analyse de leurs performances et du potentiel. Certains clubs et startups telles que Royaltiz ont même basé leur business model sur la valorisation et la vente de jeunes prodiges.
La sportech est en pleine phase de croissance en France, portée par cinq scale-up (Spacefoot, Sportheroes, Gymlib et Natural Grass) et une licorne, Sorare. Le panorama sportech a été segmenté en trois grandes catégories, par Roland Berger, qui publie une étude annuelle sur l’écosystème :
La mesure de performance, qu’elle soit destinée au sport amateur ou professionnel, est la principale catégorie qui fait appel à la data et, plus globalement, à l’apport de la Tech. En effet, les enjeux technologiques sont doubles : à la fois sur les modèles de données à construire from scratch et sur la partie Hardware, afin d’obtenir un produit suffisamment robuste mais peu encombrant pour ne pas perturber la pratique. L’apport de la Tech permettra aux sportifs professionnels et amateurs d’améliorer leurs performances tout en réduisant leurs risques de blessure.
Plus d’un français sur deux a une pratique sportive régulière pour une industrie qui pèse 78Mrds€. La France possède de nombreuses entreprises leaders et à la pointe de l’innovation dans leur domaine (Babolat, Rossignol, Salomon, Decathlon, Look, Julbo, Lacoste…). De plus en plus d’anciens sportifs se reconvertissent dans l’entreprenariat & l’investissement et apportent leur expérience ainsi que leur exigence. L’écosystème dont bénéficient les sportech françaises est donc favorable, entre un marché interne important, des partenaires potentiels déjà leaders et des sportifs impliqués et volontaires. Afin de rester parmi les leaders sur ce marché, il est crucial de continuer à financer les nouveaux projets innovants. L’apport de la Tech et de la data va continuer à révolutionner la pratique sportive.
L’utilisation de data permet de compléter l’appréciation uniquement visuelle et d’en réduire l’incertitude. Aujourd’hui, l’amélioration des performances sportives et donc l’obtention de victoires passe par l’analyse de la data, qui est devenue omniprésente. En effet, son apport dans l’amélioration des performances sportives n’est plus à démontrer, qu’il s’agisse :
Si ce sujet vous intéresse, il existe une newsletter hebdomadaire sur l’apport de la data dans le sport, publiée par Joseph Mestrallet.
Le collectif SporTech FR a été créé en 2019 et a pour objectif de mettre en lumière l’ensemble des startups sportech en France qui répondent à plusieurs critères cumulatifs de chiffre d’affaires, levée de fonds et innovation. Ils réalisent des missions diverses : livrables inédits, interviews, présence à des événements prestigieux, parutions média négociées, organisation d’événements avec des partenaires… Le collectif regroupe aujourd’hui 99 startups, pour 280M€ de CA cumulé en 2021 et 745,5M€ de levées de fonds. Toutes sportech françaises réalisant plus de 100k€ de CA annuel ou ayant levé au moins 300k€ de fonds levés, avec moins de 15 ans d’existence et 30M€ de CA cumulé peut rejoindre le collectif.
L’incubateur Grand Paris Sport, basé sur le campus d’IMT Business School et créé en 2020, met en avant la data comme première thématique d’accompagnement pour les sportech. Il est parrainé par Dominique Carlac’h et David Douillet et est en lien avec le groupement de recherche Sport et activité physique du CNRS. Il s’adresse aux startups développant ou ayant finalisé une première offre, à la recherche ou en cours de validation de leur product market fit.
Paris&Co propose un accompagnement spécialisé aux sportech depuis de nombreuses années à travers le Tremplin, notamment sur la digitalisation du milieu sportif. Il permet d’accéder à un programme sectoriel pour développer son activité dès la création.
Le Pack, initiative conjointe du Village By CA, du club de rugby du LOU et de l’incubateur de l’EM Lyon proposent un accompagnement sur la région lyonnaise. Ils permettent notamment aux entrepreneurs d’affiner leur stratégie et d’accélérer leur go-to-market, en accédant à des partenaires clés.
Les développements technologiques engendrent de lourdes dépenses : salaires de développeurs, d’ingénieurs ou de docteurs, frais de serveur, coût des matières premières pour réaliser les prototypes… Pour y faire face, les sportech françaises peuvent faire appel à de multiples dispositifs de financements non dilutifs, portés par les acteurs régionaux et Bpifrance.
La région Nouvelle-Aquitaine propose chaque année un appel à projet sportech qui se clôture au mois de novembre. De leur côté, les régions Auvergne Rhône-Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur proposent une aide à l’innovation « Bottom-up », avec une thématique liée au sport. De son côté, la Région Ile-de-France cofinance avec Bpifrance l’appel à projet Innov’Up Leader PIA, destiné aux entreprises innovantes visant à devenir des acteurs majeurs dans leur secteur, avec des thématiques liées au sport, à la santé et aux soins.
Bpifrance a aussi créé le collectif Les Meneurs, le club des acteurs de l’innovation dans le sport. Elle propose de nombreux financements non dilutifs correspondants aux différentes phases de développement des startups :
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