Un autre levier à la portée des fondateurs est la relution différée par conversion incitative des OC (Obligations convertibles) à parité variable. Les associés doivent convenir dans un contrat avec l’investisseur les conditions de conversion en fonction de différents facteurs comme la performance de l’entreprise. Les différents scénarios à prévoir sont les suivants :
1. La conversion en actions des obligations convertibles de l’investisseur respecte une parité en faveur des dirigeants. Par exemple, 3 OC donnent droit à 1 action.
2. La conversion en action des obligations convertibles à 1 pour 1 (1 OC pour 1 action).
3. La non-conversion d’une partie des OC.
Ces différents scénarios impliquent également des coûts. Tout d’abord, les intérêts relatifs aux obligations convertibles. De même, en cas de non-conversion, cela implique de rembourser l’investisseur de ses OC. Aussi, ces contrats prévoient également des primes de non-conversion à verser.
Comme mentionné un peu plus tôt, ces mécanismes sont bien évidemment conditionnés. L’objectif est clairement de maintenir la motivation des dirigeants au fil du temps. Pour ce faire, les investisseurs accorderont le bénéfice de cet excédent de plus-value à la complétion de certains objectifs. Ces derniers peuvent être de différentes natures :
1. Une condition de présence. Plutôt classique dans ce type de contrat, le bénéficiaire doit faire partie de la société (salarié, dirigeant, président, etc.) au moment de l’exécution.
2. Des conditions de performance. Elles peuvent là aussi prendre différentes formes. De la performance économique (croissance du chiffre d’affaires, d’EBITDA ou encore du résultat net) mais aussi de la performance opérationnelle (augmentation des objectifs de vente individuels, recrutement de n profils clés, etc.).
3. Des objectifs de performance financière directement liés à la plus-value de l’investisseur. Par exemple, le contrat sera exécuté avec une parité favorable aux dirigeants si à sa sortie, l’investisseur réalise une plus-value au moins égale à 3x le montant investi.
Lorsque ces mécanismes sont opérés avec des Bons de Souscription d’Actions (BSA) ou des Bons de Souscription de Parts de Créateurs d’Entreprise (BSPCE), ils peuvent être mis en application progressivement. En règle générale, ces plans sont échelonnés sur plusieurs années. On parle alors de « vesting ». Souvent, ces dispositifs s’étendent sur 4 ou 5 ans. Les bénéficiaires reçoivent alors respectivement ¼ ou 1/5 chaque année.
Cependant, en fonction des conditions prévues, l’exercice in fine est parfois forcé : dans le cas d’une condition de performance financière à la sortie de l’investisseur, bien souvent liée au niveau d’EBITDA atteint ou directement au niveau de valorisation de la transaction.
Lorsque nous entreprenons, il est important de voir loin. La vision stratégique même si elle est sujette à modification en cours de route est primordiale. Le cap établi permet de se projeter dans les étapes suivantes et donc d’anticiper les futurs points bloquants. Parfois, de simples choix peuvent avoir un fort impact. Ces points bloquants sont d’autant plus critiques lorsqu’il s’agit de financement. En effet, de nombreux éléments peuvent rendre une levée plus complexe. Une valorisation trop importante sur une levée antérieure, le choix d’un premier investisseur incompatible avec les nouveaux financeurs ciblés, etc. Ces points bloquants sont générés par nos actions à court terme. Un exemple tout simple : le choix d’un prestataire. En fonction de la prestation, certains freelances ou sociétés de services disposent d’un agrément CII (crédit d’impôt innovation) ou CIR (crédit d’impôt recherche). Si en 2022, vous faites appel à un prestataire agréé, vous pourrez en 2023, récupérer 30% de l’ensemble de ces factures. Mais, bien souvent, nous ne pensons pas à ce critère lorsque nous sélectionnons notre prestataire.
Afin d’anticiper au mieux, s’entourer avec des experts de confiance pour vous accompagner dans ces réflexions stratégiques reste une des meilleures pratiques et surtout un facteur clé de succès.